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Summer Recap' #2

Finir une licence, décrocher enfin, son diplôme, pour pouvoir enfin profiter de la plus belle des saisons comme il se doit. Un été à travailler un peu, s'occuper d'enfants pas toujours faciles mais toujours attachants, d'une île vendéenne chérie à une autre île au large de la Grèce. Profiter une dernière fois de certains amis, avant leurs grands sauts et départs dans des auberges irlandaises, écossaises, scandinaves.


Le Cinéma a comme toujours, guidé et marqué ces petits voyages, comme à son habitude. Alors, je déclare ouvert le deuxième "Summer Recap'", dans lequel vous pouvez piocher, jongler parmi quelques uns de ces coups de coeurs estivaux. Au programme: 7 films, beaucoup de romantisme cette fois-ci, avec des rencontres éphémères ou pour la vie, de la musique et des âmes soeurs, le surf, le sable, des potes et du soleil... Aussi, de l'adrénaline pour accompagner la rentrée, avec trois films policiers uniques en leurs genres, et les États-Unis... encore et toujours.


En espérant que vous trouverez sandales, tongs ou espadrilles à vos pieds pour prolonger un peu l'été... bonne lecture !


Chapitre Premier - L'Amour, la Musique et les États-Unis


Un Homme qui me plait (C. Lelouch, 1969)

" Le Soleil est Chaud ?"

Annie Girardot dans Un Homme qui me plait (1969)

C'est ce que demande Jean-Paul Belmondo à Annie Girardot dans Un Homme qui me plaît, au volant d'une décapotable sillonnant dunes et collines d'ocre d'Arizona. Seins nus, yeux fermés et sourire discret au coin des lèvres, Annie acquiesce, et se laisse bercer par la douceur et le naturel d'une passion qui n'est malheureusement que parenthèse, autant pour lui que pour elle.


Dans ce film de 1969, Claude Lelouch met à l'honneur des regards séduits et séducteurs, la tendre complicité entre deux Grands du cinéma français, lors d'un road-trip romantique aux États-Unis. Préférant le silence au flot incessant de certains dialogues amoureux, Lelouch fait taire ses acteurs (ou alors, c'est le contraire), s'autorisant des moments de silence sincères. Il filme une tendresse et une affection discrètes, entre deux êtres qui se sont biens trouvés et surtout, qui sont juste bien ensemble.


Les regards, celui de Girardot, mélancolique mais souvent amusé, face à celui de Belmondo, joueur, séducteur - se répondent avec une intimité et un naturel rares. Certaines scènes grandiloquentes, comme la course poursuite imaginée avec des Indiens, trouvent leur équilibre avec d'autres presque improvisées, bouleversantes d'authenticité: comme lorsque Françoise regarde Henri se réveiller, lorsqu'elle veut payer avec des billets français dans un diner américain, ou pendant tous ces trajets en voiture, avion, taxi, faits de silence et de reflexions inquiètes sur ce qu'il se passera "Après".


Monsieur Belmondo, il me reste encore plein de vos films à découvrir, merci pour ce bel héritage.


La magie d'une rencontre: Françoise (Annie Girardot) et Henri (Jean-Paul Belmondo)

The Way We Were (S. Pollack, 1973)

"Life's too serious to be taken seriously"


The Way We Were (1973)

Mais avant de penser à l'Après, il y'a surtout le moment présent et le Passé, qui forge les plus belles histoires d'amour, comme celle qu'ont Barbra Streisand et Robert Redfort dans The Way We Were (Nos Plus Belles Années, en français), sorti en 1973. Découvert grâce à la @Cinéték en août, ce film m'a fait découvrir la charismatique, drôle et talentueuse actrice et chanteuse américaine B. Streisand. Elle incarne ici une étudiante passionnée, vive, engagée des 1940s, qui retrouve un amour de jeunesse à New York, qui n'est autre que Robert Redfort, aka "Hubell". Ces deux acteurs vont alors faire vivre cette jolie histoire d'amour avec une grande justesse, et leurs personnages à travers de très beaux dialogues.


C'est une histoire que l'on serait tenté de réduire à de tendres têtes à têtes le long d'une belle plage américaine, avant de tranquillement rentrer dans leur petit bungalow de bord de mer... tout était déjà là pour moi (voir photo). Mais, tout n'est pas si rose non plus, ce n'est pas un film à l'eau de rose, niais et attendu. Bien au contraire, puisqu'il y'a quand même certaines ombres au tableau. En effet, The Way We Were est certes un film romantique, mais bien ancré dans la complexité des relations amoureuses, humaines.


Ce film, qui est surtout celui d'un mariage improbable et parfois dysfonctionnel entre une juive communiste et un jeune et beau "WASP" après la seconde guerre mondiale, émeut grâce à cette valse d'émotions un peu bancale, et m'a d'ailleurs rappelé la dynamique qu'avaient Carrie Bradshaw et "Mr Big" dans la série "Sex and the City", dévorée en début d'année. Comme Barbra S, Carrie n'est pas un canon de beauté, mais à ce charisme et ce charme qui réussissent à séduire THE guy à priori intouchable, car trop beau, trop grand, trop cliché... jusqu'à ressentir une certaine cassure qu'il n'est plus raisonnable d'ignorer. Cette ressemblance troublante entre les deux personnages s'est ensuite cristallisée dans mon esprit quand j'ai entendu Barbra clore le film sur cette phrase culte, ensuite reprise par Carrie, cette phrase trahissant une jalousie brève et l'envie de retourner peut être vers une relation qui n'est plus.


"Your girl is lovely, Hubbel"

(Ta nouvelle copine est adorable, Hubbel)



A Star Is Born (F. Pierson, 1976)

"You and I... We'll make each night a first."


A Star Is Born (1976)

Quelques jours plus tard, et toujours bercée par la mélodie de "The Way We Were", j'ai vu "A Star Is Born" (Une Étoile est née), toujours avec ce diamant brut qu'est Barbra Streisand en tête d'affiche. Et... délice ! À croire que ce rôle a presque été conçu pour elle, la chanteuse solaire, pleine de fougue et de talent. Dans le film, elle est éperdument amoureuse de John Norman, chanteur de rock en fin de carrière, qui lui semble sombrer peu à peu dans la drogue et l'alcool pour échapper à l'ombre de la scène.


Véritable bijou des 1970s, ce film est ancré dans cette époque d'effervescence musicale que j'aime tant. Tout l'album du film est sublime, alliant le rock-pop un peu country de Kristofferson, et les débuts Disco de Streisand - Watch Closely Now, Queen Bee, Lost Inside of You, siègent dans mon top 3.


La photographie du film, les décors (je pense surtout à la déco de leur maison toute blanche qu'ils construisent eux-mêmes, paumée en plein milieu d'un ranch en Arizona) et les costumes sont tous délicieusement bien ancrés dans l'époque, entre classiques pattes d'eph' pour John Norman et robes rouges scintillantes pour Esther (importées directement du dressing de Barbra Streisand - et ça, c'est la classe).


Cette histoire de coup de foudre entre deux bêtes de scènes - dont une est particulièrement abimée par la célébrité et la quête de reconnaissance, mêle les thème universels de l'emprise sentimentale, et de la fascination amoureuse et artistique. Ces sujets n'ont d'ailleurs jamais cessé d'inspirer le cinéma, puisque ce film est lui-même un remake d'un premier film de 1937. En 2018, Bradley Cooper et Lady Gaga ont également imaginé leur propre version de "A Star is Born", et écrit la célèbre chanson "Shallow", que tous deux ont pu chanter sur la scène des Oscars en 2019. Remember ?


Kris Kristofferson et Barbra Streisand dans "A Star Is Born" (1976)

Second chapitre - Le Sable, le Surf et le Voyage


Endless Summer (B. Brown, 1966)

"Summer means different things to many different people. For us, it's surfing."


Affiche originale du film "Endless Summer" (1966)

Tout début août. "Alors Miss Gillmore, on est prête pour aller surfer ?", tempête gaiement Charlotte, notre prof de surf, en nous acceuillant les bras tendus sur la plage de l'Uhabia, à vingt minutes en voiture de Biarritz. Il est 8h du matin, on se réveille tout juste après une toute petite nuit. Le van est rempli de combinaisons de surf délavées, on en enfile une, et c'est parti. Pendant presque deux heures, le ciel est gris, pluvieux à un moment, laissant même entrevoir - et je ne parle pas encore d'une scène de film, un arc en ciel sur l'eau agitée de l'Atlantique.


Mais le plaisir est là, celui de découvrir le Surf, de sourire aux autres élèves dans l'eau car l'un(e) a réussi a prendre sa première belle vague seul(e) - ou du moins, à se relever et se laisser transporter sur le sable pendant plus de 3 secondes. Les premieres petites sensations arrivent, et on comprend vite pourquoi ce sport a été érigé comme tel, a pu rassembler et en faire rêver autant, de Brice de Nice à Bodhi et Johnny Utah (joués par Patrick Swayzeet Keanu Reeves) dans Point Break en 1991, en passant par Blake Lively dans le récent (et plutôt bon) The Shallows de 2016 . Mais, c'est quoi, le film de surf par excellence ? Ma cousine, aussi à l'aise sur une paire de rollers que sur une planche de surf, semble catégorique; c'est Endless Summer, et je vais adorer.


Jackpot. Des images de vacances filmées au 16mm s'offrent à moi, une bande de pote en quête d'hedonisme et de sensations saute dans un van, et partent à la recherche de la "great wave" à travers le monde, des plages de Californie à celles d'Afrique du Sud. Le film est plus un documentaire qu'autre chose, presque familial tant les images sont chaleureuses et les sourires des deux jeunes principaux sont éclatants, heureux. Les techniques de tel ou tel surfeur phare du moment sont décortiquées avec précision et humour, nous immergeant dans la Culture du Surf et dans le quotidien des premières génération de surfeurs-voyageurs de l'époque. Australie, Nouvelle-Zélande, Tahiti, Hawaii... toutes ces destinations paradisiaques défilent sous mes yeux éblouis par cet été de rêve. Cultissime et magnifique à regarder. Aussi et surtout: l'album du film est à écouter sans modération. Commencez par le thème principal des Sandals, puis le morceau Wild as the Sea, fermez les yeux - et vous m'en direz des nouvelles.


La bande de Endless Summer (1966)

"Mais après tout il faut bien rentrer pour programmer les prochaines vacances !", m'a gentiment sifflé un propriétaire grec en regardant avec amusement toute une famille - et leur fille au pair, trainer des pieds en chargeant un taxi prêt à rejoindre l'aéroport.


Alors, maintenant, on va où ? Et bien, oui, on rentre, mais attendez... avec d'autres films aussi !


Chapitre Triple Bonus - Rentrée Adrénaline


Septembre est déjà bien entamé, et si vous n'arrivez plus à faire prolonger l'été, il ne reste plus qu'à trouver la motivation et l'adrénaline nécessaires pour se lever le matin. Certains films peuvent parfois avoir cet effet revigorant, tant ils sont des condensés d'action, de suspens et de pure rush. C'est l'effet que m'ont fait les trois très différents Collatéral (de Michael Mann, sorti en 2004), In the Cut (de Jane Campion, sorti en 2003), et Bac Nord (de Cédric Jimenez, actuellement au cinéma).

Explications.



Collateral (M. Mann, 2004)

"I can't drive you around while you're killing folks. It ain't my job!"



Tom Cruise dans Collatéral (2004)

Ce premier film suit Max, chauffeur de taxi joué par Jamie Foxx, contraint d'emmener "Vincent", tueur à gage (Tom Cruise), chez ses prochaines victimes dans la Nuit lourde de Los Angeles. À l'opposé de ses rôles de jeunesse - de jeune prodige apprenti-barman dans Cocktail (1988), ou de jeune pilote intrépide dans Top Gun (1986), et bien plus glacial que dans ses traditionnels films d'action comme les Mission Impossible, ou le divertissant Edge of Tomorrow (2014), Tom Cruise nous livre dans ce film une nouvelle preuve de l'étendue de son talent, à l'opposé de son "surjeu" dans Jerry MaGuire (1996) que j'ai récemment, moyennement aimé. Dans Collatéral, ses cheveux sont teints en gris, son visage d'habitude si souriant, imperturbable de froideur.


Collatéral est un film très angoissant, surtout lors des trente dernières minutes de course-poursuite à travers des rames de métro, scène finale haletante. Dans celle ci, le personnage de Tom Cruise, tel un somnambule en mode automatique, dénué de toute humanité, traque sa prochaine proie. En américain, l'expression - "I was on the edge of my seat", ou "au bord de son fauteuil", en français, qualifierait parfaitement ce thriller d'une puissance incroyable. Must-Watch.



In the Cut (J. Campion, 2003)

"I can be whatever you want me to be."



Le deuxième film est en opposition rythmique totale avec le premier - mais on en ressort également complètement déboussolés. En effet, In the Cut oscille entre une mise en scène lente et intime, des gros plans sur des petits détails poétiques (cf. des phrases perdues dans le métro que Frannie note dans son petit calepin, l'air rêveur) - et l'intensité croissante d'une enquête policière poisseuse d'une extrême violence.


Ce contraste sordide, aussi perturbant qu'il en a l'air, laisse cependant la place à une alchimie complètement folle entre les deux personnages principaux. Meg Ryan interprète une professeure d'anglais torturée dans sa monotonie New Yorkaise, qui tombe amoureux d'un détective troublant, joué par l'excellent Mark Ruffalo, et que j'avais également adoré dans le récent Dark Waters (2019). Cette relation est celle de deux adultes aussi écorchés l'un que l'autre; très crue, surtout sexuelle, parfois obscène, mais dans laquelle chacun réussit à retrouver réconfort et chaleur. Enfin presque.


In the Cut est ainsi un thriller érotique très éprouvant qu'il faut cependant voir, rien que pour la façon qu'a Jane Campion de filmer New York, son dénouement inattendu, et les superbes jeux du Duo Ryan & Ruffalo.


Séduction Haute Tension entre Meg Ryan & Mark Ruffalo dans "In the Cut" (2003)


Bac Nord (C. Jimenez, 2020)


Enfin ! On y vient. Dernière claque ciné: BAC Nord, film repoussé maintes et maintes fois à cause du C.. vous connaissez la chanson. En 1h40, Cédric Jimenez retrace l'histoire vraie qui avait, en 2012, impliqué trois policiers de la BAC des quartiers nord de Marseille dans un traffic de drogue de grande envergure. "Les ripoux de la BAC", comme les avaient surnommés les médias à l'époque, sont joués par Francois Civil - jeune star très très montante du cinéma français en ce moment, décoloré en blond platine pour l'occasion, Gilles Lellouche - formidable condensé de nerfs à vif et de colère brute, et Karim Leklou - qui apporte au film une touche de sensibilité à travers son rôle de père victime du retournement de veste de la hiérarchie.


Le Casting de "Bac Nord" (2020)

Ce film est une véritable prouesse de cinéma, en ce qui nous offre des scènes immersives et haletantes au sein de ces quartiers auto-gérés, qui possèdent, encore aujourd'hui, un des taux de criminalité les plus élevés de France. Deux scènes resteront longtemps gravées dans ma mémoire: la première, dans laquelle un mineur insulte le trio de policiers de tous les noms avant de se retrouver complètement habité par la musique qui sort de la radio - La Bandite, de Jul, phénomène populaire issu de ces mêmes quartiers, mais lui - vous le connaissez déjà, non ? Le deuxième moment, c'est quand, proche de la fin, Francois Civil observe avec remords l'objet central du film, les yeux embués de larmes, à travers un hublot de porte de commissariat. Frissons et talent.


 

Voilà ! c'est tout pour cette salade estivale de films, n'hésitez pas à me dire si vous en avez déjà vu/comptez en voir, et quelles ont été vos découvertes de l'été !

@louizargentik :)

 

Bandes-annonces des films mentionnés dans l'article


Chapitre I - L'Amour, la Musique et les États-Unis

Un Homme qui me plaît (Claude Lelouch, 1969)


The Way We Were (Sydney Pollack, 1973)


A Star is Born (Frank Pierson, 1976)


Chapitre II - Le Sable, le Surf et le Voyage

Endless Summer (Bruce Brown, 1966)


Chapitre Triple Bonus - Rentrée Adrenaline

Collatéral (Michael Mann, 2004)


In the Cut (Jane Campion, 2003)


Bac Nord (Cédric Jimenez, 2020)


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